Des trous et des formes fortes

Depuis plusieurs années, je représente des portraits dont le graphisme est approximatif, voire simplifié par l’absence de courbe, utilisant des formes fortes (Gestalt). Entre ces formes, la couleur est absente, laissant surgir la texture de la toile blanche : des trous, dont l’épaisseur avoisine le micron. Ces trous informationnels contribuent à augmenter l’écart avec la réalité photographique. Le regardeur doit puiser dans sa mémoire et faire appel à la remémoration. Il finit par admettre cette approximation au moment de la reconnaissance du sujet. Après de nombreuses réalisations et l’écriture de 7 ouvrages sur le sujet ( https://www.pierretomyleboucher.fr/livres-de-pierre-tomy-le-boucher/ ), j’ai choisi, sans doute par sérendipité, de changer de paradigme et de m’intéresser à la forme pour la forme et à la couleur pour la couleur : l’art non figuratif. Pour me guider, je transcende certains détails de mes réalisations. Les détails appartiennent aux portraits déjà réalisés pour la cohérence d’un parcours initiatique. Le détail exacerbé possède en lui une référence induisant l’éventuel étiquetage. Avant, je réalisais des portraits, dorénavant, je réalise des trous. Les tableaux sont présentés à l’envers pour être dans la lignée de Kandinsky.
Ce dernier invente de façon anecdotique le « non-figuratif ». Cet art de la déconstruction serait apparu complètement par hasard, lorsqu’un soir, entrant dans son atelier berlinois, Kandinsky eut du mal à reconnaître l’une de ses toiles et à en saisir les formes : ce mystère était simplement un tableau posé à l’envers. Ainsi, Kandinsky comprit l’intérêt de la forme et de la couleur vides de signification : l’émotion pure.

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