Description
C’est avec le portrait de Nicolas Sarkozy que j’ai décidé de parler de cette ligne rouge transversale. Cette forme pointue que l’on retrouve dans la plupart de mes portraits.
Vidéogramme de présentation du portrait de l’ancien Président sur YouTube
La ligne rouge
En effet, cette ligne rouge, ce triangle, cette lame effilée est avant tout ce que l’on appelle la ligne de force. D’autres emploieront le terme de ligne de vie qui correspond au premier trait lorsque l’on commence à représenter l’esquisse d’un personnage. Ainsi, je me souviens très bien, lorsque j’étais à l’école des beaux-arts, tous les étudiants faisaient cercle autour du modèle. On pouvait entendre le professeur insister sur l’importance de ce premier trait. Il nous demandait d’être extrêmement concentrés sur cette première ligne fondatrice.
Cette ligne, les graphistes, les illustrateurs, les peintres, les dessinateurs, et plus généralement les amoureux des images la connaissent bien. En conséquence, c’est de cette première ligne que découle la qualité de la position du personnage et du résultat final.
Représentation systématique
Cette ligne a tendance à partir du haut de la tête pour descendre le long de la colonne vertébrale et en général suivre l’une des deux jambes. Il y a bien évidemment autant de cas de figure qu’il y a de positions.
Le dessinateur prendra soin de faire disparaître cette ligne dans son rendu final. Ici, j’ai choisi de la garder et de la représenter de façon presque systématique, certains portraits que j’ai réalisés ont même parfois plusieurs de ces lignes.
Cette ligne a tendance à traverser les chairs. Elle est tantôt devant, tantôt derrière, à la manière constitutive de la trame et de la chaîne d’un tissu.
L’êtreté
Cette ligne de couleur rouge est l’incarnation, pour certains de « l’êtreté » et pour d’autres, tout simplement, de l’âme. C’est à dire, cette partie qui se trouve en notre intérieur, cette partie invisible où est enfouit l’ensemble de nos actes et de notre mémoire. Cet endroit où les mauvaises pensées côtoient les bonnes.
L’êtreté, c’est le « vivre », c’est-à-dire l’ensemble de nos actes, de nos pensées, de nos faits, de nos gestes et de nos comportements, autrement dit d’innombrables facettes. C’est le mélange de l’intimité, du ça, du surmoi et du moi, dans tous les actes d’une vie entourée d’évènements prégnants, faits tout autant de félicité que d’affliction. Cette êtreté, cette partie de soi contient un écosystème plein de pulsions. Ici, toutes les informations de l’individu forment un entrelacs dont les ramifications se propagent. Elles organisent une articulation cohérente et équanime.
Le jugement dernier
Pour les croyants, cette « êtreté » pourrait se rapprocher de l’âme. Cette âme pour qui le jour venu, le jour du jugement dernier, sera scrutée, décryptée, analysée. Cet ensemble de moments, de circonstances, de conjonctures façonne la vie de l’individu. Ainsi, le résultat selon les croyances pourra orienter cette entité vers ce que certains appellent le paradis ou l’enfer. D’autres évoqueront les limbes ou un autre cycle de vie.
Ici, pour chacun des portraits, l’êtreté est stylisée. Sans certitude, je m’imagine ce qu’elle contient alors je lui donne une forme. Une forme qui cache un fond secret.
Comme on pouvait s’y attendre, cette ligne de force est rouge et j’aimerais, dans un autre portrait, vous expliquer ce choix.
Prise d’otages
Revenons à Nicolas Sarkozy
En tant que Président de la République il a, au cours de son mandat, comme tous ses prédécesseurs, réalisé un grand nombre d’actions. Celles-ci ont été déterminantes pour la France. Il a par exemple mis en place la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat avec notamment les heures supplémentaires. Nicolas Sarkozy à organisé l’allègement des droits de succession. Il a mis au point avec ses équipes, la loi sur la récidive qui instaure des peines plancher, le service minimum dans les transports, le statut d’auto entrepreneur, etc.
Malgré tout, je n’ai envie de retenir qu’une seule anecdote. Celle qui concerne la prise d’otages de l’école maternelle de Neuilly. En effet, un chômeur dépressif retenait en otage une classe de maternelle. C’est alors que, Nicolas Sarkozy nous a été présenté comme ayant mené des négociations avec le preneur d’otages et obtenu une fin heureuse avec leur libération. Quelques temps après cette libération, il y eut des controverses : des controverses propres au monde politique.
Neuilly-sur-Seine
Cette séquence a pour but de nous rafraîchir la mémoire si volatile. Il y a toutes les anecdotes que l’on a vues X fois sur Internet telles que celle du « casse-toi pauv’ con » ou encore cette scène qui se déroule dans un centre de formation et d’apprentissage, où une femme a préféré tourner le dos au président afin de ne pas avoir à lui serrer la main.
Dans ce portrait, j’ai essayé d’être en conformité avec l’idée que je me fais de Nicolas Sarkozy. Je le trouve à la fois fort, déterminé et malgré tout songeur. L’êtreté représentée sous la forme approximative d’une lame effilée traverse le visage de Nicolas Sarkozy afin de proposer une représentation de ce que pourrait être son âme ou son vivre.
Quelques clefs pour comprendre