Description
Édouard Philippe
Édouard Philippe : de Rouen à Paris pour devenir Premier Ministre de la France, le 15 mai 2017.
L’homme est peu ordinaire. Toutefois, la réalisation de ce portrait n’a rien à voir avec le sacre de Napoléon de David, peintre officiel de l’Empereur. David, par le fait, est devenu un homme de communication pour une meilleure propagande.
Le sujet
Ici, mon sujet n’a pas d’importance. C’est ainsi que j’aurais pu représenter un pot horticole en terre cuite possédant la forme la plus simple, surplombé de fleurs colorées aux teintes naturelles. De surcroît, la réalisation aurait pris plus d’éclat grâce à un rayon de lumière ajusté : pardon, Monsieur le Premier Ministre, en ce qui me concerne, le sujet n’est pas le sujet.
Le prétexte
En effet, le sujet est un prétexte. Un prétexte pictural au service d’une expression. C’est un moyen mnémotechnique qui entretient une relation directe avec la préoccupation quasi permanente de l’efficience de notre mémoire, cette mémoire qui concerne la vie de tous les jours. Elle guide nos gestes à chaque instant. Ensuite, ce jeu de mémoire doit être capable de distinguer une information ancienne. Autrement dit, ayant été apprise, d’une information nouvelle qui peut-être sera mise dans un coin de notre âme. Là où sont conservées pêle-mêle, dans un modèle multi systèmes, des informations codées. Des renseignements qui prennent la forme de représentations symboliques échappant au sensoriel et à la motricité.
Plusieurs réalités
Il s’agit d’un traitement de l’information qui surgit à un moment opportun d’une conversation. C’est-à-dire le moment où le permanent de l’information – ou l’élément indistinct – se raccroche à plusieurs réalités. Le vécu et le rêve enchevêtrés qui lâchent une information décontextualisée et amodale.
Des éléments picturaux identifiables
Le portrait représenté est constitué d’aplats et de formes géométriques plutôt simples. En outre, cet assemblage permet une représentation qui interroge et exclut la reconnaissance par une compréhension de l’association des formes. Instinctivement, le regardant se met à jouer au célèbre jeu qui se nomme : « devine qui c’est » ou sous un autre nom « devine qui je suis ». L’observateur joue de façon solitaire en excluant à la vitesse de l’éclair toutes les formes inappropriées : ceci n’est pas une pipe, ceci n’est pas une banane… après toutes sortes d’éliminations. Ainsi, il perçoit un portrait quand il trouve des éléments picturaux identifiables.
Fonctionnement cognitif
Le cerveau effectue une récupération instantanée qui peut être facilitée par la présence d’éléments similaires dans la situation de récupération. Il s’agit d’un fonctionnement cognitif à un niveau symbolique qui se focalise sur la structure des différents systèmes de mémoire ainsi que sur leur contenu.
Le Saint Graal de la reconnaissance
Le cerveau devenu réservoir de connaissances stocke et restitue. Le jeu du plasticien consiste à créer la plus grande distance avec l’image réelle – ou l’image photographique – en ne gardant que quelques formes strictes qui deviennent le Saint Graal de la reconnaissance.
Pour cette interprétation, je me suis appuyé sur une partie des travaux de Caroline VAGNOT, titulaire d’un Doctorat de Psychologie Cognitive, et de sa thèse sur l’Efficacité d’une Activité Discriminante.
Quelques clefs pour comprendre