Description
Chapelle funéraire
La chapelle funéraire surplombe le caveau funéraire creusé dans le sous-sol de l’église. Ainsi, des cavités sont aménagées dans les murs de la construction pour y déposer des cercueils ou des sarcophages ou des urnes funéraires.
Michel et Michèle
Michel et Michèle ont beaucoup de points communs. De fait, ils sont nés le même jour, dans la même ville et enfin dans le même quartier. Par ailleurs, ils sont tous deux nés le 19 juillet 1860. D’autre part, les deux familles d’industriels travaillaient ensemble sur des marchés parallèles. Ainsi, chacun était le fournisseur de l’autre.
La guerre franco-prussienne
Le 19 juillet 1870, la France déclarait la guerre à la Prusse. Après une année de souffrance, l’armistice fut signé. C’était à Francfort-sur-le-main, le 10 mai 1871. Cet armistice consacrait la défaite de la France. De sorte que, une bonne partie de la famille y a laissé des plumes. Enfin, 10 ans plus tard à l’âge de 21 ans, Michel et Michèle se marièrent.
Enfin, un garçon…
De soucis de santé en problèmes de fausse couche, finalement, naquit de cette union un garçon qu’ils ont appelé Camille. C’était le 1er février de l’année 1890. Les deux familles liées par le sacrement du mariage ont pratiquement tout perdu pendant la guerre de 1914 à 1918.
Le puceau
Les années passèrent tandis que le caveau de famille se remplissait. Camille, un homme aux physiques difficiles, n’eut pas la chance de faire de rencontre amoureuse. Le puceau était le dernier de sa lignée. Des aristocrates déchus. Par conséquent, Camille renouvela la concession pour que celle-ci devienne pérenne, c’est-à-dire la formule perpétuelle.
Les rentes et les livres
Camille, cet homme au visage disgracieux, était peu entouré. En effet, il vécut une vie de grande solitude et passait le plus clair de son temps à vivre de ses rentes. En revanche, il a écrit de nombreux livres jamais édités.
Une vie ratée
Un soir, Camille était atteint d’une tristesse dépressive. Ce jour-là, tout avait bien mal commencé. Loyers impayés s’additionnaient aux plaintes des réparations trop succinctes. Ce soir-là, il était envahi par la prise de conscience d’une vie ratée. Il exagéra la dose d’alcool et une cigarette oubliée embrasa l’ensemble de l’immeuble dont il était un propriétaire sans état d’âme.
Caveau de famille
L’entreprise de pompes funèbres rassembla et disposa ses restes dans le caveau de famille. Lui aussi fut placé dans le caveau de famille pour l’éternité. Pas d’amis, pas de descendance. Seule la concierge était présente à l’enterrement. Avec les années, la sépulture se dégrade et ce moment de mémoire n’intéresse plus personne, il faut dire que Mademoiselle Suzanne, concierge de son état, a fini par se lasser.
Le registre
La seule réalité de cet édifice et dans un registre de la mairie. Comme le précise la loi, le manque d’entretien de la sépulture permet aux cimetières à reprendre la possession de la concession.
L’art, le garant de la mémoire
La chapelle se fendille et même par endroit, c’est l’éboulement et la nature commence à reprendre ses droits. Finalement, seule cette toile que j’ai réalisée restera l’un des rares objets de référence et de mémoire de cette famille aristocratique. Ce travail plastique devrait survivre avant l’arrivée du nouveau propriétaire.
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